Anthropophages et cannibalisme

L'homme serait-il comestible ? je n'essayerai pas d'y gouter, j'aurai trop peur de m'empoisonner. Haricots vert et pousse de bambou, herbe fraiche ou foin d'hiver, je préfère brouter... Bon, parfois, il me vient à l'esprit de croquer une oreille de mon fiston, juste une chips après j'arrête ! Quand je pense à cet étudiant japonais, dans les années 80 qui a dévoré une petite hollandaise de passage et qui est libre !!...vivant à Yokohama. Surtout mesdemoiselles, évitez le car il avoue avoir toujours des pulsion de cannibalisme. Pourquoi parler d'anthropophagie et de cannibalisme ? la raison est simple, une exposition se déroule actuellement à La Maison Rouge, une galerie étonnante où j'aime me perdre. Là "Tous Cannibales", orchestrée par Jeanette Zwingenberger, commissaire d'exposition, présente des oeuvres emblématiques, dessins, sculptures, masques résonnant avec des oeuvres contemporaines vidéo, peintures, photographies ou installations. La cruauté du sujet de l’anthropophagie est abordé avec un regard critique, une certaine délicatesse, un imaginaire onirique articulant et développant les problématiques qui traversent cette notion. À l’ère du clonage, des transplantations et des mondes virtuels, et d’une intégrité du corps remise en question, les artistes de l’exposition témoignent d’un nouveau regard porté sur le corps. Leur travail

procède à son éclatement et à son morcellement, le métamorphosant et le recomposant en un corps

hybride, tout à la fois comestible et anthropophage. N’y aurait-il pas absorption, voire dévoration, dans la relation à autrui, ce semblable avec qui je partage et construis mon moi ?

Gilles Barbier l'aborde avec beaucoup d'humour et de dérision !

Gilles Barbier, Polyfocus III, 2001, collection privé, Paris; Courtesy Galerie GP & N Vallois, Paris

Serge Veignant

Gilles Barbier, Emmental Head, 2003 ©Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois.

Joel Peter Witkin revisite les classiques de la nature morte...à sa façon

© joel peter Witkin

En 1990, Joel-Peter Witkin réalise Feast of Fools (le Festin des fous) à la morgue de la faculté de médecine de Mexico City. L’image apparaît dans un premier temps comme la reconstitution fidèle d’une peinture flamande de vanités. Pourtant, l’observateur attentif y découvre, en place d’un service de table, le cadavre d’un fœtus ainsi que les extrémités découpées de membres humains. Les morceaux de chair ainsi disposés au milieu de fruits frais se présentent littéralement en tant que victuailles d’un repas cannibale. Acte de deuil ou festin vengeur, ce banquet macabre interroge le rapport possible entre incorporation du même et contemplation de l’autre.


Jake et Dinos Chapman n'ont jamais oeuvré dans la dentelle...

Jake and Dinos Chapman, Disasters of War, 1999. Collection Olbricht, Berlin 

Jake et Dinos Chapman après l’acquisition d’une série de gravures de Goya (Les Désastres de la guerre) s’emploient à vampiriser l’œuvre du maître selon une démarche délibérément iconoclaste. Ainsi, le cannibalisme se révèle comme métaphore de l’appropriation artistique, caractéristique de nombreuses pratiques contemporaines

© patty chang, extrait d'une vidéo

Vous pouvez voir la vidéo sur cette adresse: http://sites.asiasociety.org/gofigure/artists/patty-chang/

© cindy sherman

victor Brauner, "conciliation extrême"

« Nous sommes tous des cannibales. Le moyen le plus simple d’identifier autrui à soi-même, c’est
encore de le manger. » Claude Lévi-Strauss, La Repubblica, 1993

Musée :

La Maison rouge

Adresse & tél. : 10, boulevard de la Bastille
Tél. : 01 40 01 08 81

Tarifs & horaires: 11h-19h (sf lun. et mar.).
11h-21h le jeu. 5 €/7 €.

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Le cannibalisme, lorsqu'il concerne la consommation de viande humaine par des hommes, est également appelé anthropophagie, du grec anthropos (homme) et phagein (manger)

Cronos dévorant l'un de ses enfants, par Rubens  et Goya

 On avait prédit à Cronos qu'il serait détrôné par l'un de ses enfants!; aussi, dès leur naissance, s'empressa-t-il de dévorer chacun de ses cinq premiers enfants.

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Plusieurs cas d'anthropophagie touchant des villages ou des régions entières ont été rapportés durant les périodes les plus noires de l' Union soviétique. Selon un rapport de la Sécurité d'État, en 1922, « la famine atteint des proportions terribles. Les paysans ont mangé tout ce qui pouvait servir de nourriture, chats, chiens. À l'heure actuelle, ils sont en train de déterrer les morts pour les manger (.). Selon les témoignages des membres du comité exécutif de la volost [canton], le cannibalisme dans le bourg de Lioudbimovka prend des proportions dramatiques. »

En septembre 1933, un responsable communiste de l'île de Nazino, en Sibérie, rapporte dans une lettre adressée officiellement à Staline que 4 000 des 6 000 personnes déportées sur ordre de ce dernier sur l'île au mois de mai précédent sont mortes, faute de nourriture, de bâtiments pour se protéger du climat peu clément et de matériel de cuisine, et que beaucoup des survivants ont dû recourir au cannibalisme pour survivre
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Le terme cannibale provient du mot caniba ou cariba utilisé par les Taïnos que Christophe Colomb a rencontrés lors de son premier séjour sur Hispaniola. Il désignait alors, selon Colomb, les redoutables populations de l'est de l'île qui combattaient les autres peuples indigènes et mangeaient leurs victimes. En débarquant à la Guadeloupe en novembre 1493, Colomb et son équipage ont découvert des ossements humains qu'ils ont alors attribués aux mêmes peuples Cariba, Caniba, devenus Caribales ou Canibales

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Pendant la révolte du papier timbré, les soldats de Louis XIV, selon madame de Sévigné, auraient mis un enfant à la broche. Il est par ailleurs vraisemblable que les personnages d'ogres mangeant des enfants dans les contes tels que Le Petit Poucet de Charles Perrault étaient inspirés par les individus ou groupes anthropophages qui sévissaient dans les forêts européennes au moment des famines. Cependant, de telles accusations ont toujours été portées contre ceux que l'on voulait combattre afin de les diaboliser, et ce depuis l'Antiquité. Ainsi les premiers chrétiens étaient-ils accusés de manger des enfants vivants, et diverses sectes combattues par le régime ont toujours subi les mêmes accusations.

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Essais et Romans se sont emparé du sujet, le dévorant avec des mots poivrés

Cannibales, histoire et bizarreries de l'anthropophagie hier et aujourd'hui, Martin Monestier, le cherche midi, 2000, 264 pages

 Ecrit avec une pointe d'humour , ce livre présente aussi plusieurs méthodes pour "cuisiner" son prochain , dont certaines parties semblent plus dodues et délicieuses que la meilleur pièce de charcuterie ! on hésiterai presque à découper un bout de fesse de son copain ou sa copine !!.Cette idée du "délicieux " et du "gouteux " est tellement bien documenté d'expériences et d'images qu'on se prend d'intérêt pour la chaire humaine . Enfin , une des partie les plus intéressantes concerne la partie des " vrais tueurs cannibales " de l'époque ( albert fish, fritz, etc... ), devenus des serial killers mondialement connus !! Vous n'imaginez pas leur créativité!! cuisiniers amateurs ou simple curieux de l'horreur, achetez le ! 

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Ambigu, maléfique ou miraculeux, le chaudron est l'instrument domestique dans lequel réduit la drogue, cuit le repas cannibale, s'accomplissent le rajeunissement, l'immortalisation ou le meurtre. Dans l'ustensile est plongé l'enfant que, dans leur insolence, les pères offrent à l'appétit des Olympiens et que, dans leur jalousie, les mères servent à l'époux infidèle. Mais il reçoit aussi le vieillard que la magicienne prétend rendre à la petite enfance. La cuve de bronze est au centre des conflits qui, à l'aube de l'univers, lorsque les dieux côtoyaient les humains, se nouèrent autour du phantasme de la vie éternelle. Millénaires, les histoires de chaudron, bien avant que n'ait été élaboré un code juridique, narrent les périls de la transgression, régissent l'ordre du monde en réglementant la religion, le pouvoir, la famille et les prérogatives des sexes.

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Julien Picquart, Notre désir cannibale, La Musardine, 2011

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Zheng Yi Stèles rouges : du totalitarisme au cannibalisme, éd. Bleu de Chine, 1991, ISBN 2-910884-13-9

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Montaigne ne passa pas à côté de l'événement majeur qui ébranla la Renaissance : la découverte du Nouveau Monde. Il évoque dans Des cannibales (Essais, livre I) le choc sanglant entre la " civilisation " et la " sauvagerie ". Il dispose d'un témoignage de première main, ayant eu à son service l'un des membres de l'expédition coloniale française en terre de Brésil, de 1555 à 1557. Ce qu'il apprend des peuplades lui inspire avant tout l'idée que " chacun appelle barbarie ce qui n'est pas de son usage ". Jugeant les pratiques de torture des Européens plus cruelles que l'anthropophagie des sauvages, Montaigne inverse la hiérarchie habituelle et ouvre la voie à l'ethnologie moderne d'un Lévi-Strauss.


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Le Cinéma a porté à l'écran, un nombre considérable de cannibales !

http://cinemaepouvante.tripod.com/categories/cannibal.htm#lcan

Cannibal Holocaust
Dans ma peau
Trouble Everyday
La Féline (sisi un peu quand même...)
Vorace
Hannibal Lecter (l'intégral)

Dans le monde du cinéma, le cannibalisme fut en majeure partie popularisé mondialement par le film The Silence of the Lambs (1991). Commercialement le film The Silence of the Lambs est un succès, mais dans un concept de cinéma réalité qui s'apparente au film The Blair Witch Project (1999), le film Cannibal Holocaust de Ruggero Deodato, réalisé en 1980, est l'un des meilleurs films de la catégorie qui traite du sujet du cannibalisme. D'autres titres s'ajoutes à cette catégorie, mais la base de ces films s'inspirent malheureusement de fait réel. 

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Cannibalisme au Paléolithique : des amateurs de viande aident les chercheurs

Ce sont quatre groupes d'Européens bien vivants que Yolanda Fernandez-Jalvo et Peter Andrews ont mis à contribution, leur faisant manger des côtelettes de porc et de la viande d'agneau bouillie jusqu’à en ronger les os. D’autres os, de viande peu cuite, mâchonnés dans les années 1960 par une ethnie namibienne, ont complété l’échantillonnage, qui a ensuite été comparé à des os d’hominidés fossiles issus de sites paléolithiques d’Espagne, de Grande-Bretagne et du Caucase.

Verdict : ce sont les mêmes traces, caractéristiques d’une manipulation et d’une mastication humaines, qui ont été constatées sur les os actuels d’animaux d’élevage et sur les os anciens d’hominidés, visiblement dévorés, donc, par leurs congénères – en tout cas par une espèce humaine. Et jusqu’à l’os, ce qui écarte vraisemblablement l’hypothèse d’un cannibalisme uniquement rituel.

 

Les hommes de cro-magnon buvaient dans des crânes humains

 

 C’est dans la grotte de Gough, dans le Somerset que ces objets vieux de 14.700 ans ont été trouvés. La BBC rapporte les propos de la paléontologue Silvia Bello : "Si vous regardez dans le reste du monde, il existe d’autres exemples de cultures qui utilisent les crânes comme des coupes. C’est le cas chez les Tibétains, dans les îles Fidji en Océanie et en Inde".